Un commentaire mensuel de « La joie de l’Amour » par le Père Jacinto Farias
Avec la publication d’Amoris laetitia, la démarche synodale engagée par le pape François connaît une étape décisive. Mais le chemin n’est pas terminé, il nous faut le poursuivre dans un souci d’évangélisation et d’accompagnement des familles. C’est dans cet esprit que le Père Jacinto Farias a choisi de nous guider chaque mois sur ce chemin synodal pour nous aider à discerner avec justesse la portée de ce texte.
LA JOIE DE L’ÉGLISE
Deux documents du Pape François ont une valeur programmatique et ont en commun l’appel à la joie : c’est le cas de » la joie de l’Évangile » (2013) et de « la joie de l’amour » (2016). En vérité, nous pouvons dire que l’un et l’autre ont le même thème, parce que si l’Évangile est motif de joie, l’amour, humain et chrétien, est vrai seulement s’il est vécu à la lumière de l’Évangile, qui est le récit de l’amour de Dieu qui se révèle dans le Christ et dans le don de l’Esprit-Saint, un amour qui va jusqu’à se livrer totalement et se donner jusqu’à mourir d’amour : « lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême » (Jn 13,1).
Je me propose de commencer maintenant une série de méditations sur Amoris laetitia, la joie de l’amour. Il s’agit d’une simple contribution pour aider les couples à entrer dans l’esprit avec lequel le Saint Père a écrit cette exhortation, en se faisant écho et porte-parole des préconisations formulées au cours des deux synodes des évêques sur les défis pastoraux des familles dans le contexte de la nouvelle évangélisation, qui se sont réalisés à Rome en octobre 2014 et 2015.
La préoccupation du Saint Père est de stimuler et d’aider les familles « dans leur engagement ainsi que dans leurs difficultés» (Amoris laetitia, 4), de telle façon qu’elles puissent être «solides et fécondes selon le plan de Dieu. » (Amoris laetitia, 6).
Nous ne pouvons oublier ni la beauté ni la grandeur des familles chrétiennes qui vivent la joie de l’amour, au milieu des épreuves et des difficultés que le chemin de l’amour induit. Nous savons tous que ce qu’il y a de plus beau dans la vie est de nous sentir accueillis, respectés et estimés et de pouvoir y répondre de manière identique. On ne soulignera jamais assez la classique définition de l’amitié, qui est vouloir le bien de l’autre pour ce qu’il est et non pour ce qu’il nous peut donner. Cette gratuité de l’amitié est la cause de la joie dans les familles et également de la joie de l’Église. Comme l’a bien écrit le Pape François : les familles « ne sont pas un problème, mais une opportunité. » (Amoris laetitia, 7). L’avenir de l’Église, et donc de l’humanité, dépend de la sollicitude que nous aurons « à prendre soin avec amour de la vie des familles.» (Amoris laetitia, 7).
Le Pape François fait appel à notre discernement face aux situations qui ne correspondent pas à ce que le Seigneur nous propose (cf. Amoris laetitia, 6) et il nous exhorte dans ces situations à faire preuve de miséricorde. A mon avis, cela signifie que nous sommes tous, en premier lieu, invités à faire notre examen de conscience afin de voir si nous vivons ce que le Seigneur nous propose ; dans un second temps, nous devons faire notre possible pour trouver les moyens et les aides, dans les domaines de l’humain et de la grâce, afin de réconcilier nos vies et nos styles de vie avec la pensée de Dieu. Il ne s’agit pas d’adapter la volonté de Dieu à notre volonté, mais, tout au contraire, de faire comme la Vierge Marie qui a répondu à l’Ange : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe pour moi comme tu l’as dit » (Lc 1,38).
José Jacinto Ferreira de Farias, scj
Conseiller Spirituel de l’ERI